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– Mais, objecta le professeur Van der Schoppen, qui avait, parfois, d’excellentes idées, est-il donc impossible de deviner la direction qu’a pu prendre l’aéroscaphe ? Il me semble que pour vous, mon cher monsieur Bouldu, qui êtes météorologiste, rien ne doit être plus facile.

– Vous vous trompez, répondit le savant, après un instant de réflexion. Les courants atmosphériques varient suivant l’altitude. À trois cents mètres, par exemple, vous trouvez un courant qui va vers l’est. Deux cents mètres plus haut, vous en trouverez un autre qui va vers l’ouest… Il faudrait savoir, d’ailleurs, si l’aéroscaphe a été pris par un vent constant, ou par un vent irrégulier.

– Pourquoi, s’écria Yvon, n’aurait-il pas été pris par un de ces vents réguliers dont vous possédez la carte ?

– Parce qu’il est fort probable que dans son affolement, Alban Molifer a dû plusieurs fois, faire monter et descendre l’aéroscaphe. Dans ces conditions, il peut avoir été aussi bien emporté vers le nord que vers le sud, vers l’est que vers l’ouest.

– Eh bien, moi, s’écria Yvon avec feu, je suis persuadé qu’ils ont été emportés par un vent régulier. Alban a dû avoir assez de sang-froid, voyant que l’atterrissage était sans doute impossible – s’ils étaient descendus, nous aurions de leurs nouvelles – pour ne pas s’abandonner au hasard des courants irréguliers.