Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée

– Alors, comment faire ? demanda Van der Schoppen dont la physionomie naïve exprimait, en ce moment, une profonde perplexité.

– Je ne vois qu’un moyen, fit Yvon, après un instant de réflexion, c’est de lui promettre la liberté s’il fait des aveux complets.

– Rendre la liberté à cette fripouille, tonitrua M. Bouldu. Jamais de la vie, par exemple !… J’aimerais mieux m’instituer moi-même son geôlier.

– Cependant, poursuit le jeune homme, je crois que nous serons obligés d’en passer par là… Sa punition ne nous procurera aucun avantage. Ses aveux peuvent nous être fort précieux, à nous-mêmes et surtout au docteur Rabican !

– S’il s’agit du docteur, acquiesça M. Bouldu, je ferai comme tu dis, Yvon ; mais ce sera toujours un remords pour moi d’avoir laissé échapper un tel misérable.

Le professeur Van der Schoppen, que cette aventure émerveillait comme un drame contemplé au théâtre, n’était pas encore arrivé à mettre de l’ordre dans ses idées. Faute d’avoir une opinion personnelle à émettre, il se rangea à l’avis commun…

Pendant que ses juges délibéraient, Jonathan Alcott avait eu le temps de se remettre un peu de ses terreurs. Il avait réfléchi, repris son sang-froid, et s’était préparé à la lutte.

Ce fut Yvon, dont le visage avait revêtu involontairement une expression de méprisante dureté, qui se chargea de l’interroger.