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hui faire usage d’un produit aussi arriéré ! La poudre à canon, est, en science, ce que sont, en pharmacie, la thériaque, l’huile de lézard et la poudre de corne de licorne.

– Vous avez d’autres raisons pour ne point fabriquer de poudre, fit observer, malicieusement, Ludovic… C’est qu’il vous manque les matières nécessaires.

– Nullement, répartit Alban un peu désarçonné. N’ai-je pas le charbon de nos arbustes, le salpêtre de toutes les cavités humides du rocher ?

– Et le souffre ?

– Il y en a un bocal dans la pharmacie.

– Hum !… Pas beaucoup. Pas assez pour faire sauter des blocs de rochers de cette taille.

Alban convint gaiement que l’enfant avait raison ; et on se mit à l’œuvre.

Grâce à la récente expérience qu’il en avait faite, ce fut en mineur consommé qu’Alban disposa sa cartouche à la meilleure place, laissant à Ludovic le plaisir de lancer le courant.

À la grande surprise de l’aéronaute et de son petit compagnon, l’explosion ne rejeta, de leur côté, que quelques débris de rochers d’un volume insignifiant.

Ils se précipitèrent pour avoir l’explication de cette anomalie : une cavité béante s’était ouverte dans le flanc de la montagne.

Les décombres s’étaient écroulés en dedans et obstruaient à demi l’entrée de cette caverne.

Armé d’une chandelle de résine dont il avait