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Entre-temps, Ludovic et Alban avaient achevé l’exploration complète du plateau, et découvert la retraite nocturne du troupeau de yacks.

Du côté de la prairie, la falaise rocheuse paraissait aussi inaccessible que dans le reste du pourtour ; mais son aspect était plus irrégulier et plus tourmenté.

Elle formait comme un vaste enfoncement qui avait dû, autrefois, communiquer avec une autre région de la montagne.

En observant la nature des roches, toute différente de celles qu’il avait vues jusqu’ici, Alban reconnut que l’espèce de défilé ou de gorge profonde qui fermait la prairie, avait dû être, à une époque lointaine, obstrué par un éboulement considérable, qui avait isolé, du reste de la création, le plateau et les êtres vivants qui l’habitaient.

Un tremblement de terre, une poussée glacière, peut-être l’action combinée de l’électricité et du froid qui fendille les roches les plus dures, avaient-ils détaché tout ce pan de montagne qui les retenait prisonniers ?… La surface de cette partie du rocher n’était nullement lisse et perpendiculaire comme dans les autres endroits.

De toutes parts s’y ouvraient des cavernes, des couloirs, que l’action des eaux avait creusés dans la pierre tendre.

Alban fit, ce jour-là, une autre découverte qui avait bien son importance. Il s’était aperçu que plusieurs yacks léchaient avec avidité certain