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n’en aurais, ma foi, pas eu l’idée. Nous verrons si votre moyen peut être mis en pratique. J’avoue que je n’en serais pas fâché. En arrivant ici, nous avons gaspillé, un peu inconsidérément, nos réserves de force électrique. C’est un de mes plus graves sujets de préoccupation. N’oublions pas que, sans électricité, la Princesse des Airs nous devient inutile ; et que nous sommes cloués, pour toujours peut-être, sur ce plateau désolé.

En prononçant ces paroles, Alban était devenu grave. Il parut s’abîmer dans une profonde méditation que Ludovic respecta.

Un quart d’heure après, derrière les portes métalliques soigneusement fermées, tout le monde dormait d’un profond sommeil, à l’intérieur de l’aéroscaphe.

La journée du lendemain commença par un travail peu agréable auquel Alban et Ludovic seuls prirent part.

Après avoir été aéronautes, mineurs et chasseurs, ils s’improvisèrent bouchers.

En arrivant à l’endroit où ils avaient, la veille, abattu l’animal, ils s’aperçurent que des auxiliaires inattendus étaient en train de leur éviter la partie la plus difficile de la besogne.

Une demi-douzaine de grands vautours roux plongeaient leur bec crochu dans les entrailles de la bête, dont ils avaient déjà, presque entièrement dévoré les intestins.

Ces rapaces effrontés, dont les yeux jaunes entourés d’un cercle rouge, se fixaient avec impu-