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– Et lequel, s’il vous plaît, monsieur l’inventeur en herbe ?

– Eh bien, j’ai réfléchi que les yacks, surtout pendant les froids rigoureux, doivent posséder quelque part une retraite plus sûre que le couvert des sapins. Pendant les froids, peut-être même chaque nuit, ils se réfugient sans doute dans quelque étable naturelle, ravin ou caverne, où il nous serait facile de les surprendre.

– Cette caverne, encore faut-il la découvrir !

– Nous la découvrirons ; notre petit royaume n’est pas si vaste, rien alors ne nous sera plus facile que de déboucher, à l’entrée de cette caverne, une de nos bonbonnes d’air liquide. Il n’est pas de yack capable de résister à un froid de trois cents degrés.

– Belle idée ! s’exclama Alban en souriant. Avec votre procédé, nous anéantirions, d’un coup, notre troupeau, et serions condamnés à le manger sous forme de conserves.

– Permettez, riposta Ludovic avec véhémence, je n’ai pas dit qu’il fallait détraire tout le troupeau d’un seul coup. Ne m’avez-vous pas expliqué, hier, que l’air liquide est un anesthésique des plus puissants, puisqu’on l’emploie même dans les opérations chirurgicales ? Nous n’en administrerons à nos yacks que juste assez pour les engourdir pendant quelque temps, ce qui nous permettra de choisir notre victime, et de l’abattre à loisir et sans dépense d’électricité.

– Le raisonnement est juste, dit Alban… Je