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illusions, ni de leur faire prudemment remarquer qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours, ni même celle du yack, avant de l’avoir tué ; et l’on s’occupa des préparatifs de la chasse avec une ardeur fébrile.

Ludovic proposait de creuser des fosses recouvertes de branchages et d’un peu de terre, comme cela se pratique pour chasser les éléphants. Alban trouva le procédé trop lent et trop hasardeux.

– Voilà, dit-il, une manière de chasser bonne, tout au plus, pour des sauvages. N’avons-nous pas l’électricité qui, comme une fée bienfaisante, pourvoira à notre nourriture, comme elle a déjà pourvu à notre chauffage, à notre éclairage, et à notre transport à travers les airs ?

Les préparatifs de l’expédition furent vite terminés.

Alban aiguisa deux tringles d’aluminium, de façon à en faire deux javelots très aigus.

L’extrémité opposée à la pointe fut munie d’un anneau métallique, auquel devait être attaché le fil conducteur de l’électricité.

Trois accumulateurs, fortement chargés, furent ensuite transportés sur la lisière du bois qui avoisinait la prairie.

Pour préserver ces délicats appareils, Alban les avait entourés d’une petite palissade assez forte et assez haute pour ne pouvoir être franchie par la troupe furieuse des animaux.

Alban ne se dissimulait pas que cette chasse n’était pas sans danger : le yack est beaucoup