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La nuit était maintenant tout à fait tombée.

Entre les troncs gigantesques des vieux arbres, on n’y voyait pas à quatre pas devant soi.

Le froid devenait insupportable : les voyageurs n’entendaient plus que le grondement sourd des torrents dans la montagne, qui dominait tous les autres bruits de la nature.

– Nous ne pouvons suivre plus longtemps cette muraille de rochers, dit Alban : nous ignorons si le plateau n’est pas beaucoup plus vaste de ce côté ; et nous risquerions de passer la nuit en plein air.

– Alors, rentrons, s’écria Ludovic avec empressement.

– C’est ce que nous allons tâcher de faire, en prenant le chemin le plus court, c’est-à-dire en essayant de nous orienter vers le petit lac qui m’a paru occuper à peu près le centre du plateau.

Par malheur, l’orientation, dans cette obscurité, était à peu près impossible.

Il fallut s’en fier au hasard. Alban avait justement oublié d’emporter sa boussole de poche.

De plus, Ludovic grelottait, et souffrait beaucoup de ses écorchures.

Néanmoins, il ne se plaignait pas.

Mais Alban l’entendait claquer des dents à côté de lui, et était maintenant obligé de s’arrêter, presque à chaque pas, pour lui permettre de le suivre.

Il devenait, d’ailleurs, de plus en plus difficile d’avancer.