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Jonathan bégaya, d’une voix pâteuse, quelques mots qu’Yvon n’entendit pas.

Celui-ci, déjà, avait ouvert la porte de la chambre à coucher, et s’était penché sur le corps de son père.

M. Bouldu paraissait plongé dans une sorte d’évanouissement.

Une forte odeur de chloroforme emplissait la pièce. Yvon ouvrit, toutes grandes, les fenêtres, fit respirer à M. Bouldu des révulsifs énergiques, et dix minutes après, le météorologiste sortait de sa léthargie et roulait autour de lui des regards étonnés.

– Il me semble que je viens d’être la proie d’un affreux cauchemar, murmura-t-il… Je suis si faible que je comprends à peine ce que tu m’expliques. Des points noirs dansent devant mes yeux. Tout tourne autour de moi. J’ai le vertige.

– Il faut, conseilla Yvon, respirer largement à la fenêtre, pendant au moins une heure, puis vous rendormir. Demain nous verrons ce qu’il convient de faire de la personne de cet infâme Jonathan, que nous allons surveiller de très près.

Pendant le reste de la nuit, l’Américain, garrotté sur son fauteuil, se livra aux plus amères réflexions.

Il regretta presque de ne s’être pas laissé tuer par Yvon au moment où celui-ci l’avait mis en joue. Il finit par s’endormir, au petit jour, d’un mauvais sommeil, et ses rêves furent peuplés de