Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

bruit possible, du seuil, il mit l’Américain en joue, et s’écria, d’une voix de tonnerre :

– Si vous faites un pas, vous êtes mort !

Une distance de plusieurs mètres séparait les deux hommes.

Jonathan jeta, autour de lui, un regard désespéré et se jugea perdu.

Yvon le regardait d’un air si implacable et si résolu, qu’il vit bien qu’à la moindre tentative de résistance, c’en était fait de sa vie.

– Jetez votre conducteur, ordonna Yvon, impérieusement.

L’Américain obéit.

Son visage était marbré de plaques livides.

Il tremblait de tous ses membres.

Le jeune homme, sans cesser de tenir en joue le misérable, s’approcha de lui, le saisit au collet, le renversa, et lui mit le genou sur la poitrine.

Alors seulement Yvon, qui venait d’agir en cette circonstance, avec la vaillance et le sang-froid d’un véritable héros, appela au secours de toutes ses forces.

La vieille Marthe et le cocher accoururent.

En un clin d’œil Jonathan fut saisi et garrotté solidement sur un fauteuil.

– Mais, s’écria tout d’un coup Yvon, et mon père, où est-il ? Comment se fait-il qu’il n’ait pas répondu plus tôt à nos cris, qu’il ne soit pas déjà ici ?… Si par malheur tu l’as tué, misérable, gronda-t-il en se tournant vers Jonathan, je te brûle la cervelle séance tenante !