Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

en dehors de la cage du timonier était descendu à moins vingt degrés.

Un froid glacial saisit les voyageurs.

Armandine grelottait, et Ludovic était transi.

Mme Ismérie dut porter au rouge les plaques métalliques qui permettaient de régler, à volonté, la température intérieure.

Au-dessous d’eux, les voyageurs apercevaient comme un immense océan d’une couleur plombée.

C’était une mer de nuages, que crevaient, çà et là, les pics neigeux des montagnes.

Alban, la main sur le levier du gouvernail, le regard fixé sur le baromètre, les dents serrées, avait le visage contracté par l’émotion. Les appareils indiquaient une altitude de sept mille mètres.

Au-dessous de l’aéroscaphe, les cimes montagneuses fuyaient avec rapidité.

– La chaîne de montagne est franchie, s’écria enfin Alban en poussant un soupir de satisfaction. Je vais ralentir notre vitesse ; nous allons redescendre vers des régions plus tempérées.

– Cela n’a pas été long, fit remarquer Ludovic. Nous n’avons même pas eu besoin, pour respirer, de nous servir d’air liquide !…

L’enfant ne put achever sa phrase. Un craquement sec retentit au-dessus de l’aéroscaphe.

Une des ailes, entièrement détachée par la rupture des tringles d’aluminium, venait de retomber, inerte, et obstruait les fenêtres de tout un côté.

L’autre aile, continuant de battre, l’aéroscaphe tournait sur lui-même, dansait comme un bou-