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mettre au courant de son projet, s’en montrèrent chaudement partisans.

Il valait mieux courir un léger risque, que de tourner des jours et peut-être des semaines, dans ce cirque de pics désolés.

D’ailleurs, ils avaient pleine confiance dans la solidité de l’appareil qui, ainsi que le disait Ludovic, avait fait ses preuves.

En conséquence, on se mit immédiatement à l’œuvre.

Les obturateurs de caoutchouc furent appliqués aux portes métalliques, une bonbonne d’air liquide fut tirée du magasin et placée sur la table centrale de la salle commune ; les récipients pour l’absorption de l’acide carbonique furent débouchés ; et la Princesse des Airs virant de bord, se recula de plusieurs kilomètres.

En vertu des principes qui avaient présidé à sa construction, l’aéroscaphe, délivré de son aérostat, ne pouvait s’élever suivant une ligne perpendiculaire. Il ne montait et ne descendait que selon un plan très oblique.

Arrivé à la distance convenable, Alban actionna ses moteurs, et la Princesse des Airs commença à s’élever. Les plaques de la coque vibraient ; et le mouvement des ailes était devenu si rapide que, des hublots de la salle commune, elles semblaient immobiles.

En quelques minutes, l’aéroscaphe s’éleva à six mille mètres. Du givre recouvrit les vitres extérieurement ; le baromètre, disposé à l’avant,