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parcimonie des distributions, les vivres allaient complètement manquer.

Il faudrait atterrir pour se ravitailler ; et l’atterrissement offrait mille dangers. De plus, en admettant que la descente s’effectuât heureusement, on tomberait sur un sol inhospitalier, où la chasse et la pêche n’offriraient que des ressources très hasardeuses. Ce seraient de longs retards ; et les parties de l’appareil planeur réparées, tant bien que mal, par Alban, ne résisteraient peut-être pas assez longtemps, pour permettre aux voyageurs d’atteindre leur but.

Pendant qu’Alban se livrait à ces réflexions, l’aéroscaphe courait, à petit vitesse, à peu près la vitesse d’un train ordinaire, le long d’une haute muraille de rochers rouges qui paraissaient infranchissables.

D’énormes vautours, au col pelé et rougeâtre, hypnotisés par le métal brillant de la coque, tournaient autour de l’aéroscaphe avec des piaillements discordants. Quelques-uns même eurent l’impudence de venir se poser sur la plate-forme, où ils s’alignèrent en file, leurs griffes accrochées à la balustrade extérieure.

Ludovic, armé d’une tringle de fer, monta sur la plate-forme, pour les chasser.

Leurs serres, ou même leur bec acéré, pouvaient causer à l’appareil planeur des dégâts irrémédiables.

Les effrontés oiseaux, aux paupières cerclées de rouge, détalèrent, sans se presser, et d’un