Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - Les Robinsons de l’Himalaya, 1900.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

humanité barbare des époques primitives, Vulcain, Tubalcaïn qui, les premiers, forgèrent les métaux… Esculape, Apollon avaient été d’abord de grands savants, avant de prendre place dans l’Olympe et sur les autels.

Ludovic éprouvait un sentiment bizarre.

Si absurde que cela puisse paraître, il ressentait, à l’égard d’Alban, une sorte de jalousie ; et il était furieux de n’être encore qu’un enfant, de n’avoir encore fait aucune découverte.

Mais il réprima bien vite cette mauvaise pensée.

– Ce n’est pas de l’envie, songea-t-il, c’est de l’émulation que doivent m’inspirer les réalisateurs des miracles scientifiques qu’il m’est donné de contempler. Je travaillerai, j’étudierai, et plus tard, moi aussi, je ferai reculer, devant le flambeau de la vérité, les ténèbres du mystère qui entourent encore la connaissance de la destinée humaine.

Ludovic fut tiré de ces réflexions, un peu trop sérieuses, peut-être, pour un enfant de son âge, par Alban, qui le priait de surveiller, pendant quelques instants, les appareils.

Cette surveillance n’était guère difficile.

À la hauteur où elle se trouvait la Princesse des Airs n’avait aucune poursuite à redouter.

Alban eût très bien pu, à la rigueur, maintenant que la vitesse était parfaitement réglée, abandonner à lui-même l’appareil ; mais il savait faire grand plaisir à Ludovic en le traitant en homme, et en ayant l’air de lui laisser une cer-