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— Eh bien, acquiesça Alban, vous la verrez. Nous sommes amplement pourvus d’électricité ; et il y a, dans notre pharmacie de voyage, un flacon d’acide formique, qui en contient suffisamment pour faire pousser quelques épis… Pour ce qui est de fabriquer du pain, c’est une autre affaire.

Le même jour, Alban donna satisfaction aux enfants. Une caisse métallique fut disposée sur un support isolant, et rempli de terreau finement tamisé, que l’on mélangea d’acide formique en proportion convenable…

Puis, les grains y furent semés, avec autant d’attention et de solennité que ceux que l’Empereur de Chine dépose lui-même, tous les ans, en présence de sa cour, dans les sillons du champ sacré.

Le lendemain, de petits points verts presque imperceptibles, mouchetaient la surface brune du terreau.

— Quel dommage, s’écria Ludovic. Si nous avions eu des graines de plantes potagères, nous aurions pu installer un petit jardin électrique… Il faudra que vous nous trouviez des graines, Armandine, vous qui avez déniché, si facilement, des épis de blé !

— Eh ! je ne dis pas non, répartit la petite fille piquée au jeu.

— Où les prendrez-vous ?

— Je ne sais pas encore. Mais, tenez, il y a peut-être là, des graines utiles.