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deux ou trois jours, sans remettre la conversation sur le chapitre de la boulangerie.

Mais un matin, elle arriva triomphante, dans l’atelier de la caverne de sel, où Ludovic et Alban étaient en train de limer des pièces d’acier. Elle tenait à la main deux ou trois épis de blé.

— Voilà, dit-elle, avec une éloquente simplicité.

D’étonnement, Ludovic laissa tomber sa lime et son barreau d’acier.

Quant à Alban lui-même, bien qu’il essayât de dissimuler sa surprise, il était absolument interloqué.

— Où as-tu pris ces épis ? demanda-t-il.

— C’est mon secret, fit la petite fille, en souriant malicieusement… Voilà ce que vous n’auriez pas trouvé, messieurs les savants.

Cependant Ludovic avait pris des mains de l’enfant, un des épis et l’examinait avec attention.

— Mais ils sont vernis, vos épis, s’écria-t-il. Ce sont des épis artificiels.

— Nullement. Vous pouvez voir que les grains y sont.

— C’est vrai, il n’y a rien à dire, fit Ludovic, de plus en plus intrigué.

— Vous renoncez à deviner, n’est-ce pas ? dit Armandine. Eh bien, c’est tout simple… Ces épis servaient d’ornement à un des chapeaux de maman… Seulement, voilà, il fallait y penser. Ils sont vernis, mais cela ne leur enlève aucune de leurs qualités.