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« Enchantés, les deux enfants battirent des mains, et appelèrent à grands cris la mère de Serge. Joyeuse, l’excellente femme sortit dans le jardin, pour admirer de plus près cette merveille sortie des mains de son enfant. Mais quel ne fut pas son étonnement quand, éblouie par un rayon du soleil couchant qui frappait le visage de la statue, il lui sembla voir une fillette aux cheveux blonds, aux yeux brillants, tombée du ciel comme par miracle au milieu du jardin.

« Pour les enfants il n’y avait pas de doute : la statue était bien vivante ; tout à l’heure elle allait s’animer, et courir avec eux sur la neige. Ils lui tendent les bras, en poussant de joyeux cris, et leurs lèvres mignonnes s’offrent déjà pour un baiser.

« Mais, ô surprise ! nouvelle Galathée, la statue de neige s’anime réellement. La mère de Serge n’en croit pas ses yeux. Elle s’imagine être victime d’une illusion et se persuade aisément qu’elle n’a devant elle qu’une petite fille imprudente, qui s’est échappée de chez ses parents, sans autres vêtements qu’une simple robe blanche.

« Serge et Vera, enchantés, se mettent à courir après leur fille avec de grands éclats de rire ; mais ils ne peuvent la rejoindre. Elle est plus leste qu’eux, et elle court sans prononcer une parole, sans même faire de bruit. Seule, sa chevelure légère qui flotte au vent, produit un faible grésillement, assez semblable au bruit de la neige qui tombe sur les branches.