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Ludovic, que rien ne rebutait, proposait déjà à sa petite camarade de mettre en chantier une œuvre plus colossale encore, un modèle de l’aéroscaphe – sans le ballon bien entendu – avec Alban Molifer et Ludovic aux appareils de direction, Mme Ismérie à la cuisine, et Armandine dans la salle commune soignant sa poupée, quand la voix de Mme Molifer les rappela :

— Allons, mes enfants, il faut rentrer. C’est assez joué pour aujourd’hui. Venez dîner : la nuit sera bientôt complète, et vous pourriez prendre froid.

Les deux enfants ne se firent pas prier. Quelques minutes après, ils se mettaient à table, et mangeaient d’un excellent appétit.

Alban Molifer et sa femme qui, de l’intérieur de l’aéroscaphe, avaient assisté à l’érection des statues de neige, complimentèrent les statuaires improvisés, qui ne tardèrent pas à regagner leurs couchettes, où ils s’endormirent aussitôt, brisés de fatigue.

Le lendemain, les enfants se trouvèrent dans l’impossibilité de sortir.

Pendant la nuit, la neige s’était remise à tomber, et en telle abondance qu’Armandine et Ludovic ne purent reconnaître les statues de neige qu’ils avaient eu tant de peine à ériger la veille.

Ils se regardèrent consternés.

— C’est bien ennuyeux, dit Ludovic ; nous ne pourrons pas continuer nos statues aujourd’hui.