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soin de mettre en réserve la plupart de celles que lui avait lancées Ludovic.

Elle pouvait attaquer à son tour, et triompher facilement de son ennemi, désarmé et mal protégé par son rempart de neige.

Elle remplit son tablier de projectiles ; et bravement monta à l’assaut de la citadelle ennemie.

À ce moment, Ludovic s’occupait à la confection de nouvelles munitions.

Il apportait une telle attention à son travail, qu’il ne vit pas Armandine escalader ses remparts.

En un clin d’œil, il fut bombardé de projectiles, que la fillette tirait de son tablier et lui jetait avec une vigueur et une adresse étonnantes.

— Rends-toi, Ludovic ! Rends-toi ! Tu es vaincu !

Incapable de résister plus longtemps au feu de l’ennemi, Ludovic se rendit de bonne grâce.

Puis, les deux enfants firent la paix, en se donnant une franche poignée de main ; et Ludovic évacua sa citadelle avec les honneurs de la guerre.

Alban Molifer avait suivi cette petite scène avec beaucoup d’intérêt, et il félicita chaudement Armandine de sa prudence.

— Je serai plus heureux une autre fois, dit Ludovic. Un ennemi vaincu doit savoir tirer de lui-même un enseignement des cruelles leçons que lui donne la mauvaise fortune.