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Alban et lui, munis de bougies de résine, s’engagèrent dans l’ouverture de cet antre obscur.

À leur grande joie, ils firent une dizaine de mètres, sans rencontrer d’obstacles.

— Voilà qui avance singulièrement notre travail, s’écria Ludovic. C’est toute une portion de couloir que nous n’aurons pas à creuser.

— L’éboulement n’a été que partiel, répondit Alban ; les voûtes les plus solides ont résisté à la commotion. Et j’ai tout lieu de croire que notre atelier, situé dans la partie la plus épaisse du massif salin, a échappé à l’éboulement.

L’opinion d’Alban se trouva justifiée. À part quelques endroits, où de gros blocs de sel détachés de la voûte obstruaient le passage, le chemin se trouva libre jusqu’à l’atelier, où Alban et Ludovic eurent la joie de retrouver, parfaitement intactes, les ailes de la Princesse des Airs, et l’enveloppe de l’aérostat.

Ce fut avec une véritable satisfaction que tout le monde abandonna les travaux de terrassement.

Mme Ismérie avait des ampoules, et Alban se prétendait menacé de durillons aux mains.

L’après-midi de ce jour-là, Ludovic demanda quel nouveau travail on allait commencer.

— Je vous conseillerai tout d’abord, dit Mme Ismérie, de renouveler nos provisions de bouche. Je n’ai plus le moindre morceau de yack dans ma glacière à air liquide.

— Eh bien, soit, approuva Alban ; nous allons employer le reste de la journée à abattre un ou