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des descentes en parachute, de sept ou huit cents mètres de hauteur !

Cette réflexion lui rendit tout son courage.

Délibérément, il s’élança dans le vide, en sautant, le plus loin qu’il pût, du bord du rocher.

Pendant les premières secondes de sa chute, il éprouva des sensations vertigineuses.

Il tombait avec une rapidité foudroyante.

Il ressentait cette chaleur d’estomac, ce bourdonnement dans les oreilles que donne le mal de mer.

Mais, presque aussitôt, la descente se modéra ; et Alban qui, dans les premiers instants, avait instinctivement fermé les yeux, les rouvrit juste à temps, pour voir qu’il touchait, mollement et sans secousse, les pentes gazonnées d’un plateau situé au-dessous de celui qu’il venait de quitter.

Très loin, au-dessus de sa tête, il voyait tournoyer les vautours déçus dans leur attente.

Alban examina le lieu où il se trouvait.

C’était un plateau assez vaste, abrité par la base de quatre montagnes, rafraîchi par un filet d’eau, une sorte de jardin suspendu à l’usage des oiseaux et des insectes de la montagne.

Alban but avec délices une gorgée d’eau fraîche.

Il était maintenant plein d’espoir.

Ensuite, il étudia l’endroit le plus propice à une seconde descente.

Le principal danger qu’il avait à éviter, c’était de tomber dans un ravin, d’où il lui eût été impossible de remonter.