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tenait au milieu d’eux, que d’une minute à l’autre, l’absent allait apparaître, en faisant claquer joyeusement les sonores portes d’aluminium.

Mais, le silence et la nuit persistaient, devenaient plus profonds et plus désespérants, à mesure que s’écoulaient lentement les heures.

Tout d’un coup, Ludovic poussa un cri si aigu, tellement surhumain, que Mme Ismérie crut, un moment, qu’il venait de perdre la raison.

L’enfant ricanait, dans un accès de joie nerveuse, que son intensité rendait presque diabolique.

— Qu’y a-t-il, mon Dieu ? demanda Mme Ismérie.

— Il y a, clama l’enfant, dont la surexcitation était arrivée à son comble, qu’à force de me creuser l’imagination de toutes les façons, j’ai enfin trouvé le moyen pratique, rapide, de secourir notre cher Alban.

— Et quel est ce moyen ?

— Eh bien, répondit l’enfant, le voici : Nous n’avons pas songé un seul instant à la caverne de sel. Là, les couches géologiques diffèrent entièrement de celles qu’on observe dans le reste du plateau. D’après l’opinion d’Alban lui-même, il devait y avoir là une vallée qu’un écroulement de montagne a obstruée depuis plusieurs siècles… Puisque nous avons l’électricité en abondance, il s’agit seulement de défoncer la caverne de sel. Une fois passés de l’autre côté de la vallée, il nous sera facile de retrouver Alban qui n’a pu aller bien loin avec sa montgolfière, et qui a dû certaine-