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de l’immense danger que courait Alban, et du malheur qui les frappait.

Ludovic était atterré, et se tordait les mains dans un geste de désespoir.

Mme Ismérie pleurait à chaudes larmes, en serrant contre son cœur la petite Armandine.

Dans leur affolement, ils s’exagéraient la nature du péril que courait Alban.

Sans réfléchir que la montgolfière n’était construite que pour se soutenir quelques heures dans les airs, ils le voyaient déjà, entraîné par des courants atmosphériques, à des centaines de lieues, perdu pour eux, et allant misérablement s’abîmer dans quelque précipice de la montagne.

Cet état de prostration ne dura pas. Mme Ismérie était une femme énergique qui, une fois le premier mouvement de douleur passé, se mit à réfléchir froidement aux meilleurs moyens de porter secours à son mari.

Ludovic, de son côté, tenait à faire preuve d’ingéniosité et de courage, à montrer qu’il était un homme pour le sang-froid et la résolution. En son âme d’enfant, il s’enorgueillissait à la seule pensée de devenir le sauveur d’Alban. Les poings serrés, la bouche crispée, les sourcils froncés, il réfléchissait, de toute la puissance de sa volonté.

— Avez-vous une idée ?… Avez-vous un projet ?… demanda Mme Ismérie, en essuyant furtivement ses yeux rougis de larmes. Quel qu’il soit, nous l’exécuterons. Il faut sauver mon mari, fut-ce au péril de notre vie.