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formidable, d’où le regard dominait, à perte de vue, un panorama de montagnes et de plaines.

Quant au plateau, Alban ne l’apercevait plus.

Le sol de l’espèce de promontoire aérien où il venait d’échouer, était absolument stérile et nu.

Alban ne remarqua que quelques maigres herbailles, quelques buissons rabougris et des lichens gris et jaunes qui avaient poussé dans les anfractuosités de la pierre.

Il fit le tour de cette espèce d’îlot.

De toute part, les pentes étaient presque verticales.

Il songea, un moment, à lier ensemble les câbles de suspension de la nacelle, et à se laisser glisser le long du roc.

L’effrayante profondeur de l’abîme le fit, bien vite, renoncer à cette idée…

Renflouer la montgolfière ?

Il ne fallait pas y penser davantage.

Quand même il eût pu y réussir, il n’eût fait que changer de genre de mort, puisqu’il était incapable de diriger son aérostat, et qu’il n’avait plus assez de combustible pour le maintenir longtemps gonflé.

D’ailleurs Alban, même au prix de son salut, n’eût jamais consenti à laisser, derrière lui, ceux qu’il aimait, et dont sa présence faisait la sauvegarde.

Le malheureux aéronaute eut un moment de désespoir.

Il n’entrevoyait aucune chance de salut.