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le câble venait de se rompre avec un claquement de fouet.

Le treuil fit plusieurs tours sur lui-même, renversant brutalement à terre Ludovic et Mme Ismérie, pendant que la montgolfière, débarrassée de ses liens, s’élançait d’un seul bond, à plus de cent mètres.

Tout autre qu’Alban eut perdu la tête.

Il voyait, au-dessous de lui, un horizon d’abîmes, un cirque de pics et de gorges déchiquetés.

Le plateau n’apparaissait plus que comme une grande tache verte, au centre de laquelle la coque brillante de la Princesse des Airs piquait un point lumineux.

Alban jugea d’un coup d’œil la situation.

S’il continuait à monter, le vent d’est l’emporterait toujours plus loin des siens.

Il fallait, à tout prix, descendre.

Alban ralentit encore le feu ; la montgolfière s’abaissa, la corde rompue frôlant les cimes du roc.

Le vent continuait à souffler dans la même direction.

Alban voyait, autour de lui, d’affreux précipices, où tout atterrissage eut été impossible.

Il était devenu pâle de frayeur. Jamais, peut-être, il n’avait couru un danger aussi imminent, aussi impossible à éviter.

Dans cette extrémité, il dut, de nouveau, activer son feu, pour ne pas être broyé contre les quartiers de roc.