Page:Guitton - Le Rouge - La princesse des airs - De roc en roc, 1900.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

– Il y aurait bien, dit-il à Ludovic, un moyen d’entrer en communication avec l’Europe. Mais pour cela, il faudrait arriver à gravir la ceinture de rocs qui entoure notre petit domaine.

– Je ne saisis pas bien la relation entre les deux idées, fit Ludovic… D’ailleurs, ajouta-t-il avec découragement, vous savez bien qu’il est impossible de la franchir, cette falaise de rochers…

– Je n’ai pas dit franchir ; j’ai dit gravir, ce qui est différent.

– Admettons que nous l’ayons gravie, à quoi cela nous avancerait-il !

– Cela nous avancera, répliqua Alban avec feu, à ceci, qu’une fois parvenus à un point culminant, rien ne nous sera plus aisé que d’y installer un appareil de télégraphie sans fil.

Ludovic se jeta dans les bras d’Alban.

– Je vous remercie, s’écria-t-il avec effusion… Nul miracle ne vous est impossible.

Le jour même, tous deux se rendirent au pied de la muraille de basalte, et en étudièrent soigneusement les aspérités.

Le résultat de cet étude ne fut pas encourageant.

Partout le roc semblait coupé au ciseau, selon des perpendiculaires d’une effarante netteté.

Un mur construit de main d’homme eût offert plus de chances d’escalade.

– Nous ne pourrons jamais arriver là-haut, s’écria Ludovic avec tristesse.