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Une fois rassuré sur le sort de ses colis, Philibert Dubois s’épongea le front avec un ample mouchoir de batiste, et alla serrer la main de M. Bouldu et présenter ses respects aux dames.

— Mais, dit le docteur, avec une pointe de malice, je vous croyais arrêté à Poti pour quelques jours, mon cher Monsieur Dubois. Quel heureux hasard nous procure de nouveau l’avantage de votre société ?

— C’est bien simple, répondit Philibert, en tapant harmonieusement sur le gousset aux pièces de cent sous, nous en étions au café lorsque le jeune kalmouck, qui nous servait de garçon d’hôtel, est venu m’apporter un télégramme de mon correspondant de Samarkande. J’ai laissé mon Russe et mon Anglais s’enivrer à loisir du vin du Caucase et de politique… Et me voilà.

— De vin du Caucase ? s’étonna M. Bouldu.

— Mais oui, il y en a, et même d’excellent…

Et avec un gros rire, Philibert, déboutonnant son paletot-sac, laissa entrevoir, un instant, deux flacons aux cols entourés de papier.

— Décidément, fit le docteur Rabican, vous êtes un homme admirable… Pourriez-vous, ajouta-t-il à voix basse, en le tirant un peu à l’écart, vous qu’on ne trouve jamais à court, me dire ce que c’est que ceci ?

Le docteur avait tiré de son portefeuille le sauf-conduit du mystérieux Okou. Philibert Dubois n’y eut pas plutôt jeté un regard, qu’il se recula