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et peut-être en Russie, que pour mener à bien une négociation diplomatique, ayant trait à la situation politique du Dalaï-Lama et de ses partisans.

Le Thibet, placé sous le protectorat plus nominal qu’effectif de la Chine, situé entre les Indes et la Sibérie, est à la fois convoité par les Anglais et par les Russes.

Mais, le Dalaï-Lama a une grande crainte des Anglais et penche plutôt du côté de l’influence russe.

En se rappelant ces détails, qu’il avait lu autrefois, le docteur Rabican crut avoir deviné la véritable cause de la présence d’Okou en Europe.

Évidemment, le lama venait de Saint-Pétersbourg ou de Moscou par la voie de Constantinople.

Le docteur Rabican était sûr d’avoir deviné juste, et il était trop discret pour faire à son malade des questions dont celui-ci évitait d’ailleurs de faire naître l’occasion, avec un machiavélisme tout oriental.

Le lama était d’une intelligence très vive et très ornée ; sa conversation latine enchanta le docteur, qui regretta vivement qu’on fût arrivé à Poti, où Okou avait annoncé qu’il séjournerait quelque temps.

Comme le Volga entrait dans les jetées du port, Okou dit au docteur Rabican qui l’avait mis au courant du but de son voyage dans l’Asie centrale :