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On fit escale à Trébizonde, l’ancienne ville grecque, pendant trois heures.

Il y a, dans les environs, d’admirables ruines. Tout le monde descendit à terre pour les visiter ; et Alberte profita de l’occasion pour faire prendre l’air à ses deux protégés, Zénith et Nadir, qui, depuis Constantinople, avaient témoigné, par leurs aboiements, du mécontentement qu’ils éprouvaient de se trouver prisonniers dans l’entrepont du Volga.

Ils montraient leur joie par mille gambades, et ce ne fut, au retour, qu’au prix de mille efforts et d’une quantité notable de morceaux de sucre, qu’on put leur persuader de prendre place dans les canots qui devaient les ramener à bord.

Parmi les passagers, deux seulement n’étaient pas descendus à terre : Jonathan, acharné à l’étude, et le mystérieux Okou.

Depuis l’incident du duel, celui-ci n’avait pas reparu à la table d’hôte des passagers. L’on apprit qu’il se trouvait souffrant dans sa cabine.

Le capitaine craignait même, tant l’état du malade était grave, qu’il ne trépassât avant qu’on fût arrivé à Poti.

Le docteur Rabican, que la physionomie méditative d’Okou avait impressionné, et qui, d’ailleurs, prenait au sérieux les obligations de sa profession de médecin, jugea de son devoir d’aller visiter l’inconnu.

Okou était en proie à un violent accès de fièvre.