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front élevé, son sourire plein de finesse, la simplicité de ses manières indiquaient qu’on avait affaire à un prêtre ou à un lettré.

Prêtre, oui, mais de quelle religion ?

Lettré, mais de quelle littérature ?

Il s’était fait inscrire sur le livre de bord, sous le nom d’Okou.

— Ce n’est pas un missionnaire catholique, disait à M. Bouldu, Philibert Dubois, il ne parle aucune des langues européennes. Pas davantage un prêtre Arménien ou un rabbin, puisqu’il a le type de la race jaune. Ce n’est pas un uléma, puisqu’il n’observe aucun des rites mahométans. Décidément, nous nous trouvons en présence d’une énigme insoluble. Après tout, d’ailleurs, les affaires de cet homme ne nous regardent pas.

Au fond, le commis-voyageur, déçu dans sa curiosité, était très mortifié.

Le costume de l’abbé Okou — comme le dénommait plaisamment M. Bouldu — ne pouvait fournir aucun renseignement.

Ce costume se composait d’une longue robe de laine brune d’une coupe très simple, d’un bonnet de soie noire sans ornements et de grossières sandales de cuir de bœuf.

Une seule supposition restait vraisemblable : Okou était sans doute un bouddhiste fervent, un Lama du Thibet.

Mais, cette hypothèse n’expliquait guère sa présence dans une partie de l’Asie, si éloignée des régions bouddhistes, et où il est tout à fait exceptionnel