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Jonathan espérait que l’aéronaute et ses compagnons mouraient de faim et de froid sur leur rocher.

Il n’entrait pas dans les vues de l’Américain de faire un pas pour les secourir.

Au contraire, une fois l’expédition détruite, Jonathan regagnerait, au plus vite, l’Europe, avec ce qu’il pourrait emporter des notes et des manuscrits de ses compagnons ; et il reviendrait à Paris, où on le considérerait comme un héros.

Il recueillerait ainsi tous les bénéfices moraux et matériels du voyage ; il serait regardé comme un grand explorateur, ce qui lui permettrait, sans nul doute, d’organiser, pour son compte personnel, une autre expédition.

Il se voyait déjà, dans l’avenir, comblé d’honneurs et de richesses.

Estimé de tous, il reprendrait alors à son profit, les idées et les découvertes de M. Bouldu et d’Alban Molifer, sur le sort desquels il se proposait déjà d’écrire plus tard des pages attendrissantes.

Jonathan fut brusquement tiré de ses rêves de grandeur et de ses homicides projets par la voix aigre de M. Bouldu qui lui commandait de prendre note des courses et démarches à faire pour le lendemain.

Avant de regagner les confortables chambres de l’hôtel, on arrêta soigneusement l’emploi du jour suivant.