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Mme Rabican et sa fille s’entretenaient à voix basse de Ludovic.

Elles avaient pleine confiance dans le succès de l’expédition, et elles se sentaient presque joyeuses à la pensée de lutter par elles-mêmes pour retrouver le cher enfant disparu.

M. Bouldu lui, ne songeait à rien.

Depuis le commencement du voyage, il était d’une humeur charmante.

Avec une insouciance d’enfant, il s’abandonnait tout entier au plaisir d’avoir reconquis l’amitié du docteur Rabican et de traverser avec lui des pays nouveaux.

En savant qui a toujours plus tenu compte des idées que des obstacles matériels, il n’était pas loin de considérer l’expédition comme une simple promenade, que l’étude des courants atmosphériques de l’Asie centrale allait rendre pour lui particulièrement intéressante.

Quant à Jonathan qui, dans un coin ombragé par des massifs de lauriers-roses, sirotait à l’écart un verre de raki, il poursuivait toujours l’idée fixe de sa vengeance.

Cette vengeance, il la voulait à la fois complète et lucrative pour lui-même.

Il se demandait avec anxiété si le hasard le mettrait à même de réaliser ses projets, c’est-à-dire de faire périr tous les membres de l’expédition, avant qu’ils eussent rejoint Alban, qu’il comptait bien laisser se tirer d’affaire comme il l’entendrait.