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– Oui, s’écria Armandine. J’en ai même trouvé un nid dans les roseaux de l’étang ; et maman les élève à la becquée.

– Petite bavarde, gronda Mme Ismérie… Moi qui comptais vous faire la surprise de ma basse-cour et de mes omelettes !… Voilà que tout est gâté par ton indiscrétion.

Une fois qu’on eut achevé l’écluse, dont les eaux tranquilles devaient être égayées par les fameuses poules d’eau, les travaux allèrent vite.

Au milieu de la petite cascade que formait maintenant la rivière, Alban installa une vaste roue de bois munie de palettes. L’axe reposa solidement sur deux contreforts de pierre. À cet axe était adapté un cylindre de bois formé d’un tronc d’arbre parfaitement rond, et qui tournait avec la même vitesse que la roue principale.

Une courroie sans fin, que Mme Ismérie avait cousue elle-même avec du cuir de yack, et qu’Alban s’était contenté de saler, faute d’écorce de chêne pour la tanner, transmettait le mouvement à la machine dynamo-électrique.

Pour se procurer l’acier et le fer doux nécessaires à la construction de cette machine, Alban avait employé toutes les pièces métalliques de l’aménagement intérieur, qui n’étaient pas absolument indispensables à la solidité de l’aéroscaphe. Les barreaux de fer d’une des couchettes lui avaient fourni la principale matière, et il possédait heureusement dans le magasin quantité de fils de cuivre.