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aux longues dents blanches et au sourire obséquieux, et de garçons d’hôtel, anglais, français, allemands, italiens, qui se ruaient sur les valises dans un vacarme étourdissant.

Un professeur de linguistique eut reconnu dans leur charabia, des mots, appartenant à toutes les langues, à tous les patois de l’Orient et de l’Occident.

— Une voiture pour Mylord ?

— Où faut-il porter des bagages de Vos Seigneuries ?

— Mylord, Great Britain’s Hôtel ?

— Messieurs, ce n’est qu’à l’hôtel de Paris que vous trouverez des chambres confortables à des prix modérés.

— Posada del Madrid !

— Man spricht Deutsch !

— Si parla italiano !

— Govoriat pa rucckii !

C’était une cohue extraordinaire, un tohu-bohu invraisemblable.

Le débarcadère semblait une succursale de la tour de Babel.

Mme Rabican et sa fille s’étaient craintivement rapprochées du docteur.

Yvon, Jonathan et M. Bouldu défendaient leurs bagages contre une demi-douzaine de Levantins aux barbes noires et frisées.

Quant au professeur Van der Schoppen, qu’une troupe de garçons d’hôtel cherchait à démunir d’un vaste sac de toile rempli de notes scientifiques, il avait