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entre ses mains. Tous les journaux de l’univers s’empresseraient de le reproduire, ne fût-ce qu’à cause de la singulière façon dont il était parvenu à destination.

Très autoritaire dans la vie privée, M. Lecormier était, en public, d’une extrême timidité.

Il sentit tout son aplomb s’évanouir, en se trouvant mêlé à la foule élégante qui remplissait le salon d’attente du grand journal parisien.

Tous les regards se tournaient vers lui.

Les uns le prenaient pour un vieux poète de province, les autres pour un inventeur ; et le vieux savant se trouvait très gêné par la façon trop curieuse dont chacun le dévisageait.

Il avait fait passer sa carte.

Son nom et ses ouvrages étaient connus de toute l’Europe ; aussi fut-il introduit sans retard.

On accéda immédiatement à sa demande.

Un des rédacteurs scientifiques se mit aussitôt à l’œuvre et élabora un article qui contenait un résumé, agréablement présenté, de la tentative d’Alban Molifer, un portrait des explorateurs, et même une biographie succincte de M. Lecormier.

L’article, qui devait passer en première page, se terminait par le texte exact du document et le récit de la façon merveilleuse dont il était parvenu en France.

Le secrétaire de la rédaction promit même d’envoyer, dans le plus bref délai, rue Lacépède, un