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— Elles font du bruit, dit M. Lecormier en se frottant les mains, donc elles sont en excellent état… Ce ne sont pas de ces insectes à moitié morts comme on m’en a envoyé tant de fois… Ce seront d’excellents sujets pour une prochaine expérience.

Ces réflexions préliminaires une fois terminées, M. Lecormier s’arma d’une forte loupe, et se décida enfin à ouvrir la cage.

Il s’empara habilement du premier insecte qui se présenta par l’entrebâillement du couvercle, le tint quelques instants dans sa main fermée ; puis, avec une dextérité toute professionnelle, le fit glisser entre son pouce et son index.

Alors, il put l’examiner à loisir.

Mais, il avait à peine porté la loupe à son arcade sourcilière gauche, qu’il poussa une exclamation, moitié de plaisir, moitié d’étonnement.

Il faillit, sans sa surprise, laisser échapper le long insecte vert.

— Voilà qui est surprenant, par exemple, s’écria-t-il. Cette sauterelle est d’une espèce tout à fait rare, on ne la rencontre je crois que sur les hauts plateaux de l’Asie centrale. Le Muséum n’en possède guère qu’un ou deux exemplaires… Pour arriver, jusqu’en Provence, pour se faire prendre dans le filet de mon ami Lissajoux, cette bestiole a dû faire la moitié du tour du monde !… Quelque courant atmosphérique l’aura portée jusque dans le centre africain d’où un autre courant l’aura prise et emmenée en Avignon. Le voyage de