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Chacun se mit à l’œuvre avec une silencieuse ardeur.

Personne ne se sentait plus ni sommeil, ni fatigue.

Trois heures plus tard, la réparation des ailes était complète, et celle de l’aérostat très avancée.

Ludovic et Alban se chargèrent d’une des ailes qui, malgré leur longueur considérable, étaient d’une grande légèreté.

Ils se dirigèrent du côté de l’aéroscaphe, laissant Armandine et Mme Ismérie poursuivre leur travail.

Un jour gris et sale montait sur le plateau.

Alban et Ludovic furent effrayés du spectacle qui s’offrait à eux.

Un grand tiers de la forêt, depuis le lac jusqu’à la cataracte, avait été englouti par l’avalanche.

Des pins, vieux de plus de cent ans, avaient été brisés comme des roseaux.

Du moulin à vent et de la machine dynamoélectrique, il ne restait plus trace.

Une chaos de blocs tourmentés avait nivelé entièrement la pente inférieure du plateau.

Ludovic jetait autour de lui des regards d’épouvante.

Toute une révolution se faisait dans sa jeune imagination.

Il soupçonnait maintenant ce qu’avaient pu être les convulsions géologiques, aux premières époques du globe.