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Le danger parut tellement imminent à Alban qu’il ordonna à tout le monde de se lever. On s’habilla chaudement, on se munit de fanaux électriques, et l’on partit pour l’atelier de la caverne de sel. Tous avaient si bien le sentiment de la gravité de la situation, que personne ne songea à demander d’explications à Alban.

La petite troupe se mit silencieusement en marche à travers la blanche solitude, où la lumière des fanaux faisait danser les ombres fantastiques des vieux sapins.

— Toi, Ismérie, commanda Alban d’une voix brève, tu vas t’occuper, avec Armandine, de la réparation de l’enveloppe de l’aérostat. Pendant ce temps, Ludovic et moi, nous visserons les derniers écrous des ailes. Je veux qu’elles soient mises en place demain, avant midi. Il n’y a pas un moment à perdre.

Mme Ismérie avait déroulé l’immense enveloppe, dont elle visitait soigneusement les déchirures.

— Comment vais-je faire ? dit-elle au bout d’un instant… N’avais-tu pas parlé de baudruche et de colle de poisson pour ce travail ?

— Oui, répondit Alban qui s’escrimait, une clef anglaise à la main ; mais tout cela serait trop long…

Nous allons simplement employer, pour le rebouchage sommaire des déchirures, la toile de ma montgolfière et ce qui reste de caoutchouc, en solution dans l’essence de térébenthine. Mais surtout, hâtons-nous…