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Alban ne dormait plus tranquille.

Il craignait qu’un glissement, plus fort que les autres, ne broyât, pendant la nuit, l’aéroscaphe, entre les deux murailles de glace subitement rapprochées.

C’était là un grave péril. La Princesse des Airs eut été, alors, aplatie, ainsi qu’il arrive aux navires des explorateurs du Pôle, lorsqu’ils se trouvent pris entre deux banquises.

Alban se demandait, en outre, avec inquiétude, ce qu’il ferait si, une fois qu’il aurait adapté les ailes à la coque, une avalanche, même minime, se produisait et brisait de nouveau les délicats appareils d’aviation.

Il faudrait, alors, recommencer encore une fois tous les travaux.

Le départ serait indéfiniment retardé, et l’on en serait réduit à endurer, dans ce désert de glace, toutes les horreurs d’un hivernage terrible.

Une nuit, Alban fut réveillé par un bruit sourd, dont il avait appris, depuis peu, à connaître la nature.

C’était une avalanche qui descendait de la montagne.

Il sauta hors de son lit, et tourna le commutateur du puissant fanal électrique situé à l’avant de la Princesse des Airs.

Un pinceau de lumière dissipa les ténèbres.

Les yeux collés à la vitre de cristal de la cabine d’avant, il entrevit alors un spectacle épouvantable et grandiose.