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Quand elle demanda des nouvelles de son yack, on lui répondit qu’il avait dû s’échapper.

— Les animaux, dit Alban, ont un instinct bien supérieur au nôtre ; il les avertit des grands cataclysmes de la nature. Tu retrouveras ton yack à la belle saison.

— Si nous sommes encore là, ajouta Ludovic.

L’enfant parut se contenter de ces explications, et l’on évita, pendant les jours qui suivirent, de faire allusion à la mort du yack.

Alban, d’ailleurs, était sûr que les incidents du départ, maintenant tout proche, apporteraient à l’enfant des distractions suffisantes.

Il activait de plus en plus les préparatifs du départ. Il avait hâte d’avoir quitté ce plateau.

De jour en jour, des avalanches partielles, descendues de la brèche ouverte par les cartouches d’eau, venaient s’ajouter à l’ancien amoncellement glaciaire.

Alban voyait avec terreur le moment où, malgré tous ses efforts, la surface entière du plateau serait couverte d’une couche de neige, de vingt ou trente mètres d’épaisseur.

Déjà, il fallait se livrer, chaque matin, à un véritable travail de déblaiement, pour gagner l’atelier de réparation de la caverne de sel.

De plus, la lente poussée des neiges, se tassant insensiblement sous l’impulsion de leur propre pesanteur, rétrécissait de jour en jour l’emplacement ménagé autour de la coque.