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Une nappe de lumière l’éblouit.

Il demeura immobile, paralysé par la surprise et le bonheur.

Au centre de la salle commune, dont les lampes électriques étincelaient, la table était mise.

Mme Ismérie et Armandine, souriantes, achevaient de surveiller la cuisson d’un superbe aloyau de yack.

On s’embrassa avec effusion, et on s’expliqua.

Alban, à peine remis de son émotion, dit les affres terribles qu’il avait ressenties pendant cette journée.

Mme Ismérie raconta comment elle avait été surprise par l’avalanche.

— Je n’ai pas soupçonné, dit-elle en souriant, la gravité du péril que nous avons couru. Un choc sourd a retenti dans toutes les membrures de la coque ; puis, nous nous sommes aperçues que toutes les fenêtres étaient obstruées par la neige. Nous avons essayé d’ouvrir les portes. Impossible. Mais nous ne croyions pas l’avalanche aussi formidable, et nous avons bien pensé que vous viendriez à notre secours.

— Mais, demanda Ludovic encore haletant d’angoisse, comment n’êtes-vous pas asphyxiées !

— Vous oubliez, dit Mme Ismérie, avec son paisible sourire, que nous avons ici tout ce qu’il faut pour respirer artificiellement. Dès que nous nous sommes aperçues que l’atmosphère de la salle commune se chargeait de vapeurs délétères, se saturait, par notre respiration, d’acide carbo-