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Armandine se montra enchantée du cadeau.

Elle leur donnait elle-même à manger, et ne voulait laisser à personne le soin de s’occuper d’eux.

Malheureusement, les oiseaux, habitués à se nourrir d’insectes, dépérirent et moururent au bout de quelques jours.

L’enfant en eut un grand chagrin, et devint plus pâle et plus morose que jamais. Elle avait entièrement perdu l’appétit, et, sans être atteinte d’une maladie bien caractérisée, elle s’alanguissait de plus en plus, s’anémiait, ne bougeant plus de la journée du fauteuil où elle venait s’asseoir le matin.

Armandine dépérissait d’ennui.

Il eût fallu la distraire ; et Alban et Mme Ismérie, secondés par Ludovic, que la maladie de sa petite camarade affligeait profondément, avaient épuisé tous les moyens à leur disposition.

D’ailleurs, Alban et Ludovic, absorbés par leur travail, étaient obligés de s’absenter toute la journée.

Cet état de choses se fut peut-être terminé pour l’enfant d’une manière fatale, si Alban ne se fut avisé d’un ingénieux expédient.

Depuis les grands froids, les yacks, réduits à ne plus subsister que de mousses et de lichens, à ronger l’écorce des arbres, étaient devenus moins sauvages.

À plusieurs reprises, Alban, qui avait intérêt à leur conservation, leur avait porté des brassées