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Le soir, quand Alban et Ludovic rentraient, brisés de fatigues, elle leur lisait, après le repas, ce qu’elle avait écrit pendant la journée. Alban et Ludovic trouvaient toujours moyen de se rappeler quelque détail, quelque incident laissés de côté par la narratrice, à qui son mari avait décerné le titre d’historiographe de la Princesse des Airs. Mme Ismérie recopiait soigneusement ces notes, qu’elle avait l’espoir de présenter, un jour, à la Société de Géographie.

— Il ne manquera qu’une chose à ma relation de voyage, dit-elle un jour ; j’ai des vues photographiques, des échantillons de minéraux, des spécimens de la faune et de la flore de notre plateau ; mais il faudrait aussi en dresser la carte.

Alban, qui ne cherchait qu’à fournir des moyens de distraction aux membres de la petite colonie, approuva fort cette idée, et promit de consacrer, de temps en temps, quelques heures au relevé topographique du plateau.

— Puis, ajouta-t-il gaiement, une fois notre carte dressée, il faudra y mettre des noms. Nous ne pouvons décemment quitter le pays qui nous a donné l’hospitalité et dont nous sommes certainement les premiers habitants, sans baptiser les cours d’eau, les montagnes et les ravins, qui ont été le théâtre de nos aventures.

Mme Ismérie, et surtout Armandine et Ludovic, applaudirent bruyamment à cette idée.

Sans plus attendre, chacun se mit à proposer des noms.