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tronc qui lui servait de base, et présenter les ailes au vent dominant, quelle que fût sa direction. Ce moulin à vent, quoique grossièrement installé, donna de très bons résultats.

Les naufragés de la Princesse des Airs n’eurent pas à craindre d’en être réduits à s’éclairer avec des chandelles de résine, et à se chauffer avec du bois de sapin.

Mais, tous ces travaux avaient causé une perte de temps.

Alban s’aperçut qu’à son grand regret, les réparations ne seraient terminées qu’à l’époque du froid le plus rigoureux.

La monotone existence d’hivernage commença.

Alban et Ludovic, tout le jour occupés à la caverne de sel, n’avaient pas le temps de s’ennuyer.

Il n’en était pas de même de Mme Ismérie et d’Armandine, confinées dans la salle commune de l’aéroscaphe.

Et, par malheur, tous les livres avaient été précipités, avec la caisse qui les contenait, pour alléger la Princesse des Airs poursuivie par un aérostat militaire, lors du passage de l’aéroscaphe au-dessus du territoire russe.

Il ne resta aux deux recluses que la ressource des travaux d’aiguille et de l’écriture.

Cette dernière occupation était la distraction préférée de Mme Ismérie. Elle mit à profit ses loisirs forcés, en relatant, avec le plus de détails possibles, tous les incidents du voyage.