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Un matin que Mme Ismérie voulut se servir de son fourneau électrique pour apprêter le déjeuner de la famille, elle s’aperçut, avec surprise, que le courant n’arrivait plus.

Immédiatement, elle alla prévenir Alban, qui, lorsque de pareilles interruptions se produisaient, avait vite fait d’en découvrir la cause et d’y remédier.

Mais, cette fois, il eut beau examiner, en détail, toutes les pièces du fourneau électrique, il n’y remarqua rien qui expliquât l’interruption du courant.

Il pensa que le fil qui reliait l’accumulateur à l’usine dynamo-électrique avait dû être brisé par le vent, et il s’apprêta à sortir, pour chercher à quel endroit s’était produite la rupture.

Quand il eut descendu l’escalier extérieur de l’aéroscaphe, il poussa un cri de surprise.

Comme sous la baguette de quelque puissant magicien, le décor s’était entièrement modifié pendant la nuit.

La neige recouvrait le sol d’une couche épaisse, d’une blancheur éblouissante.

Les cascades pendaient, du flanc du rocher, solidifiées en longues stalactites cristallines.

Avec ses hauts sapins chargés de neige, son lac glacé et ses rochers, le plateau avait revêtu l’aspect de certains paysages de la Suisse.

L’atmosphère, pure et froide, permettait d’entrevoir les objets à de grandes distances.

— Parbleu, dit Alban à Ludovic, qui s’était