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muniquait aux ailes la force produite par les moteurs.

Jonathan avait eu soin de se munir d’une boule de mastic, colorée avec de la limaille métallique.

Il s’en servit pour dissimuler les traces de son méfait et se retira, persuadé qu’il n’avait été ni vu ni entendu de personne.

Il regagna à la hâte la maison de M. Bouldu, se déchaussa pour monter sans bruit l’escalier, et se coucha, persuadé qu’en cas de malheur il s’était créé un alibi, et qu’il pourrait, au besoin, justifier de sa présence, toute la nuit, dans la chambre qu’il occupait sous les combles.

La nouvelle de l’ascension de la Princesse des Airs, malgré les précautions prises par le docteur, s’était ébruitée par la ville et y causait une profonde sensation.

Tout le monde aurait voulu assister à l’expérience.

Les heureux mortels qui, comme le professeur Van der Schoppen et le savant Bouldu, avaient été favorisés d’une invitation personnelle, étaient regardés d’un œil d’envie par leurs concitoyens.

Le docteur Rabican s’applaudit d’avoir fixé le moment de l’expérience à une heure aussi matinale.

Si l’ascension de la Princesse des Airs avait eu lieu à midi, par exemple, il y aurait eu dix mille spectateurs, ce que les organisateurs voulaient éviter à tout prix.