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Aussi se montra-t-il, tout le reste de l’après-midi, d’une humeur massacrante.


Il rudoya Jonathan, cassa plusieurs tubes d’expérience et finit par aller se coucher en envoyant tout le monde au diable.

Jonathan, lui, était radieux, et bien décidé à tout risquer, pour empêcher l’ascension de l’aéroscaphe.

– Ils ne partiront pas, je le jure, se disait-il. Et pourtant, je vais peut-être commettre une sottise. Ce Bouldu est si sentimental avec ses airs terribles, qu’il est capable de se réconcilier avec le docteur Rabican, ne fût-ce que pour le consoler de son échec… Dans ce cas, c’est moi qui paierais les frais du racommodement. Il faudra que je voie à empêcher cela !

Le docteur Rabican, tout entier aux apprêts de la grande solennité scientifique qu’allait être l’ascension de la première machine volante, vraiment digne du nom de dirigeable, était loin de se douter que son ami Bouldu n’avait même pas lu sa lettre.

Il fut d’abord un peu surpris de ne pas recevoir de réponse ; mais au milieu des mille préoccupations qui l’absorbaient, il n’y pensa plus.

Il oublia aussi de surveiller de près Ludovic, dont sa sœur Alberte était la seule à remarquer les manières étranges.

Quand il ne se croyait pas observé, l’enfant dépouillait bien vite le masque de gaieté grâce