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– Mais puisqu’il n’y a pas de danger !… insista l’enfant, à travers ses larmes.

– Il n’y en a peut-être pas beaucoup pour des hommes de métier et d’expérience comme Alban ; mais pour toi, il y en a suffisamment pour que je sois obligé de te refuser… Tu me feras même grand plaisir en ne me reparlant jamais de ce présomptueux projet.

Ludovic se le tint pour dit. Il savait que son père, très bon et très indulgent dans la plupart des cas, était inflexible lorsqu’il avait pris une résolution sérieuse.

Il essuya ses yeux, et monta à sa chambre pour s’y abandonner sans contrainte au chagrin et à la colère que lui causait cette déception.

Après avoir réfléchi tout l’après-midi, combattu entre la crainte qu’il avait d’affliger ses parents et son désir maladif de prendre part à l’ascension, il pencha enfin pour le second parti.

– Tant pis, s’écria-t-il, il en arrivera ce qu’il pourra, je vais faire en sorte d’être le compagnon d’Alban dans son voyage, et de prendre passage, en dépit de tout le monde, à bord de la Princesse des Airs.

Le lendemain, Ludovic avait repris sa gaieté habituelle ; le docteur pensa que l’enfant avait tout à fait renoncé à ses projets de vagabondage aérien, et il s’applaudit de la fermeté qu’il avait déployée la veille.

Seule Alberte, avec sa clairvoyance féminine,