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globe, avec un appareil aussi perfectionné et aussi facile à manier que le merveilleux aéroscaphe la Princesse des Airs.

Quant à Ludovic, il était plongé dans une profonde tristesse.

– Ainsi donc, songeait-il, sous prétexte que je suis trop jeune, il me faudra attendre six ans, dix ans peut-être, avant de pouvoir me lancer dans les belles aventures scientifiques qui m’enthousiasment. On dit que je ne suis pas un homme… Pourtant je me sens la force de tout entreprendre… Ah ! si mon père et Alban consentaient à me laisser m’embarquer dans l’aéroscaphe… Puisqu’il paraît qu’on n’y court aucun danger, je ne vois pas pourquoi on me refuserait…

Au déjeuner, en famille, Ludovic sembla préoccupé.

Sa sœur et sa mère le remarquèrent en plaisantant ; mais c’est à peine s’il daigna leur répondre, lui qui, d’ordinaire, était si prompt à la riposte, et réjouissait la famille de ses saillies.

Le repas terminé, Ludovic prit son père à part, et lui annonça gravement qu’il voulait lui parler en particulier.

– Tu me demandes une audience, alors ? s’écria le docteur, en souriant. Qu’est-ce que tu me veux ? Quelle nouvelle folie t’a traversé la cervelle ?… Dis-le-moi bien vite, car aujourd’hui je suis très occupé.

– Cela ne peut pas s’expliquer comme ça,