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avec le tableau météorologique des saisons. La morale est l’hygiène de l’esprit, comme l’hygiène est la morale du corps.

Pendant cette longue tirade, le docteur s’était promené, à grands pas, dans le salon.

Ses longs cheveux argentés voltigeaient autour de ses tempes ; une flamme juvénile brillait dans ses yeux.

Il s’arrêta enfin, en face d’Alban ; et lui serrant les mains avec effusion :

– Pour vous, mon cher ami, s’écria-t-il, vous aurez été un des glorieux promoteurs de l’ère bienheureuse qui va s’ouvrir. Votre place est marquée dans la reconnaissance des générations, à qui vous allez assurer, définitivement, la possession des plaines aériennes.

Alban se retira, très ému. Aux chaleureuses paroles du docteur, son découragement s’était évanoui, comme ces vapeurs malsaines que dissipent les premiers rayons du soleil.

Il avait passé la porte, bien décidé à faire un tour dans la direction des ateliers avant de rentrer chez lui lorsque, en traversant le vestibule de l’institut, que décoraient de hautes statues de bronze portant des torchères électriques, il se sentit tiré par la basque de sa jaquette.

C’était le petit Ludovic, encore sous l’impression des paroles qu’il venait d’entendre.

– Monsieur Alban, dit-il, d’une voix suppliante, je voudrais vous faire une demande… Est-ce que vous me permettrez, dans deux ou trois jours,